Les mosquées sont pleines et les barrages sont vides, tel est le sujet de prédilection en Algérie après celui des présidentielles qui a apporté beaucoup d’eau dans un moulin manifestement sec !

La sécheresse fait des siennes, suscite les rumeurs les plus folles et inonde le marché en matière de… commérage.

On retrouve d’abord le Boughendja, cette méthode naïve de nos aïeux qui consistait à prendre une louche en bois et l’habillée avec un foulard. La figurine une fois transformée en Boughendja est alors brandie et agitée par une jeune fille marchant à la tête d’un groupe de gens en chantant :
«Le petit pois est assoiffé
Arrose-le, ô notre Seigneur !
Boughendja a mis un collier,
Que la goutte mouille un sanglier…» !

Une véritable fête haute en couleurs qui, d’après les anciens, aussitôt provoque la pluie !

Il y a ensuite ces fameuses sondes du ciel, une technique de l’ensemencement des nuages qui consiste à ajouter des substances d’aérosols et des petites particules de glace dans les nuages afin d’influencer les précipitations…

On a enfin Salât Al-istisska, ou la prière pour obtenir la pluie, qui consiste à demander de la pluie à Allah durant les périodes de sécheresse. Les gens peuvent demander de l’aide à leur Seigneur.

Cette prière était déjà pratiquée par les peuples qui nous ont précédés, elle constitue l’une des traditions des autres prophètes aussi : «Et (rappelez-vous) quand Moïse demanda de l’eau pour désaltérer son peuple…» (Coran 2/60).

Rien n’y fait, la terre d’Algérie ne cesse de s’assécher et les pires prévisions, économiques, sociales, religieuses et politiques font l’actualité aussi bien dans les cafés et les mosquées que dans les vastes couloirs marbrés des institutions de l’Etat. Un «C’est pas moi c’est lui» troublant, d’une population désemparée qui cherche désespérément la petite bête à la nature.

Les adeptes de la mosquée imputent cette cruelle sécheresse à ceux qui ne fréquentent pas la… mosquée et même aux femmes qui portent des tenues légères. Les non prieurs renvoient la balle aux prieurs : malgré leur Salât El-istiska, point de pluie ! Le peuple accuse ses dirigeants d’avoir pompé l’eau des barrages pour irriguer les piscines des oligarques et celles des généraux.

Les braves soldats du FLN et du RND appellent à libérer Ouyahia et Sellal pour qu’il pleuve. L’Etat menace d’ester le peuple en justice, parce qu’il lave abusivement ses voitures. Enfin, les psychopathes cathodiques reprochent même aux stupides chaînes de télévisions algériennes que les présentatrices de la météo sont moches… Terrible !

Alors ! Priez pour qu’il pleut, chantez « Boughendja », shootez de l’aérosol dans les nuages, importez la pluie ou bien importez la présentatrice météo de Canal + ? Que faire ?


Algeria BlackList | N. Azzoug – DZVID
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