A ce jour, les chiffres du recensement de notre municipalité ne peuvent offrir le nombre de personnes des ath Yenni résidentes ou nées à l’étranger et ayant acquis ou non la nationalité du pays. Et cette continuelle interrogation ne trouvera jamais de réponse.
Nous savons que la France, pour des raisons historiques, est le plus ancien pays d’immigration pour tous les nôtres. En effet, dès la seconde moitié du XIXe siècle une immigration de masse est partie combler les pénuries de main-d’œuvre.
Mais qu’en est-il de cette autre immigration frontalière qui a séduit autant de familles tout entières des Ath Yenni qui ont bien pris le chemin de l’exode vers le Maroc, pays voisin ?
Parmi ces familles les plus au moins connues de tous, on peut citer Khalef, Nekmouche, Abrous, Abehri, Besoul, Bouchek , Amalou, Mellak, Izri, Kerkouche, Nekaa, Belahmer, Tahi, Koucem, Benyahia, Labraoui, Yennek, Allam, Ladjadj, Kettam, Delmi et naturellement la famille Mammeri qui a particulièrement bénéficié d’un statut prestigieux dans ce royaume chérifien.
Il faut se rappeler que pour mettre fin aux conflits souvent meurtriers autour du contrôle des eaux des fontaines de nos villages, le feu Mohammed Mammeri a sollicité, par sa lettre missive, la haute bienveillance du roi Mohamed V afin que sa majesté apporte son ultime concours en vue de résoudre la grave crise de l’eau qui secoua le douar d’Ath Yenni.
Les conséquences de cette crise furent dramatiques.
« Je verrai d’un bon œil une conduite d’eau pour mon village » est cette phrase mémorable qui résume, à elle seule, l’entier contenu de la fameuse lettre.
Ainsi, le roi a, en guise de reconnaissance pour les services, le dévouement et la loyauté sans faille que lui vouait si Mammeri, doté notre localité d’un magnifique château d’eau qui culmine fièrement au-dessus de tous les toits de nos maisons.
Cette oeuvre architecturale porta bel et bien la signature de cet italien Bozollo, natif de la Lombardie, qui était l’une des figures les plus compétentes de son époque.
A l’heure, que savons-nous de toutes ces autres familles qui semblent avoir complètement coupé le cordon ombilical avec la mère patrie en élisant définitivement domicile au Maroc ?
On se posera toujours cet éternelle question : quelles sont et combien sont-elles ces familles ?
Aujourd’hui, le paysage migratoire est considérablement diversifié, et les ath Yenni optent exclusivement pour les pays d’Europe et le Canada.
Algérie Black Liste | Yazid Sadat
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