L’ancien policier, Toufik Hassani, a été arrêté, à Alger, à l’occasion du 55e vendredi du hirak.

Il est placé, pour la énième fois, en garde à vue au commissariat Cavignac, en attendant sa présentation, aujourd’hui, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed. L’ancien policier – qui a pris position en faveur du mouvement populaire en dénonçant la répression de la 33e marche des étudiants, en octobre dernier – subit une sorte de représailles.

Présent dans les marches du hirak aux côtés des manifestants, Toufik Hassani se fait à chaque fois arrêter et malmener dans les commissariats. Depuis sa remise en liberté, en janvier dernier après près de quatre mois de détention à la prison d’El Harrach, l’homme a été présenté au moins trois fois devant la justice à Alger, à Oran et à Chlef.

A chaque arrestation, il dénonce des violences physiques et morales subies lors de son interpellation. Mais la répression dont il fait l’objet a atteint, cette fois-ci, des proportions graves.

Des avocats, en contact avec lui ainsi qu’avec d’autres détenus politiques et d’opinion, évoquent des cas de torture. Arrêté par des agents en civil, Toufik Hassani aurait été violenté avant d’être transféré au commissariat de police.

Son témoignage, comme celui fait devant le juge par Karim Tabbou, alerte les défenseurs des droits de l’homme, des avocats et des intellectuels. «Non à la répression, non à la violence dans les centres de détention et de garde à vue contre des manifestants pacifiques et des activistes politiques. Non à l’atteinte à la dignité du citoyen et à son droit de manifester pacifiquement», explique le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, dans un communiqué rendu public hier.

Citant les témoignages de Brahim Laalami, de Karim Tabbou et de Toufik Hassani, la LADDH rappelle que «la torture est un crime condamnable par les lois nationales et internationales». «Les autorités compétentes doivent prendre très au sérieux cette question.

Il ne faut pas se taire sur ces graves dépassements, car elles portent atteinte aux institutions chargées d’appliquer les lois», ajoute le même communiqué. L’avocat Abdelghani Badi abonde aussi dans le même sens.

«Torturer Tabbou, Hassani, Douadji… réprimer des citoyens, les insulter, les matraquer et les arrêter sont des sujets sur lesquels il ne faut pas se taire. Il faut les dénoncer et porter plainte contre leurs auteurs le plus rapidement possible et que les ministres de la justice et de l’intérieur assument leurs responsabilités», écrit-il dans un post sur sa page Facebook.

Algeria BlackList | Madjid Makedhi – El Watan
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