«Cela saute aux yeux. La double brimade du wali de Mostaganem qui lui a valu une levée de boucliers sans précédent est une mise en scène préméditée», font remarquer des observateurs avertis qui mettent en avant le lynchage médiatique opéré d’une manière synchronisée par toutes les chaînes de télévision privées inféodées au pouvoir. «Les images montrant le premier responsable de la wilaya traitant deux citoyens avec arrogance ont été filmées de sorte à susciter une vague dont il est clair qu’elle vise à montrer l’attachement des plus hautes autorités du pays à la défense du petit citoyen brimé», expliquent ces observateurs.Selon eux, «les auteurs de cette machination jouent sur la fibre sentimentale car ils connaissent le rejet par les Algériens du mépris à l’égard des plus faibles». «Aussi, notent-ils, la suite réservée à cette mise en scène grotesque confirme ce jeu de rôles auquel s’est adonné le wali de Mostaganem qui pourrait être, soi-disant, limogé pour montrer l’exemple». Ces sources en veulent pour preuve la réaction du ministre de l’Intérieur qui a «rappelé les instructions du chef de l’Etat» suivie de la sortie du médiateur de la République, Karim Younes, dont le «courroux» a trouvé tout l’espace voulu dans les médias dominants.
«La mise en scène ne s’est pas arrêtée là, puisqu’il fallait bien une fin heureuse, comme dans les films de série B», ironisent ces observateurs. «C’est donc tout naturellement que les deux victimes de ce déni de droit ont été interviewées en long et en large par toutes les chaînes», expliquent-ils en soulignant que dans cette opération de propagande, tout le monde trouve son compte : «Les deux citoyens obtiennent gain de cause, les autorités centrales marquent un point en prenant fait et cause pour les couches défavorisées et les chaînes houspillées et dénigrées par des millions de manifestants depuis des mois reprennent des couleurs, si bien que l’une d’entre elles s’est même enorgueillie d’être suivie par dix millions de spectateurs.»
«De toute façon, ce montage ne changera rien à la situation dramatique du pays sur les plans politique, économique et social», concluent ces sources qui invitent les décideurs à «se mettre sérieusement au travail car ce qui attend le pays nécessite un effort herculéen et des solutions concrètes et non des discours populistes et des gesticulations improductives».
