Le système ne dégage pas encore mais il est dans l’impasse ! Il tourne en rond avec un Tebboune sans pouvoir, un gouvernement qui gère les affaires courantes de la façon la plus incompétente qui soit.

L’arrivée du coronavirus et la chute du prix de pétrole annoncent des catastrophes. Ceci va amplifier cette situation anxiogène et révéler combien la santé publique et la rente pétrolière n’étaient pas du côté du peuple. Nous devons tout faire pour que le hirak apparaisse comme la seule alternative à ce système hideux !

Le hirak doit amplifier son attractivité et faire revenir à lui tout ceux qui se sont éloigné et ceux qui hésitent toujours ! Nous avons certes perdu des troupes mais pas perdu notre âme !

Nous faisons peur à ce pouvoir illégitime et il nous intimide par la répression. Il veut casser le hirak algérois, centre nerveux des rapports de forces et des batailles à venir. Il s’acharne sur des hirakistes actifs, il réprime les marches avec « sa gestion démocratique des foules », il veut briser le policier Hassani pour éviter qu’il influence par son courage des policiers nombreux dans le doute ! Il compte sur le coronavirus pour affaiblir le hirak et empêcher ses marches.

Va-t-on vers un scénario autoritaire et fascisant qui opère par une répression ciblée, une logique de peur déployée partout et une manipulation de masse contre le hirak ? Ce scénario peut se nourrir des tensions et contradictions entre les différents clans nouvellement cristallisés au sein du pouvoir. Des rebondissements sont prévisibles à leur niveau car la chute du prix de pétrole va aggraver la crise et la désobéissance de la société n’est plus admise.

Avec la chute de la rente pétrolière, la première cible va être le hirak et la répression peut être plus expéditive. Le monde du travail va subir chômage et réduction drastique du pouvoir d’achat qui peuvent provoquer son éveil et son entrée en scène dans le hirak, en y apportant les traditions des luttes ouvrières !

Il nous reste à continuer à marcher vendredi, mardi, samedi et même dimanche en étant plus nombreux, en étant plus dans la détermination que dans la lassitude. Il nous faut renouveler nos mots d’ordre scandés dans les marches. Il nous faut organiser les marches, multiplier les carrés d’expressions différentes, avoir un réseau de protection des marches émanant du hirak et démultiplier les forums avec des animations crédibles et thématiques afin qu’apparaissent un vrai collectif organisateur du hirak, identifiable de par les tâches concrètes et qui s’auto-organise sans hiérarchie ni substitution du hirak.

Il faut libérer l’université pour pouvoir faire des conférences, des animations-formations et une activité hirakiste, culturelle et artistique afin que la masse étudiante puisse mesurer les enjeux du hirak et s’y impliquer. Il faut impérativement mener une vraie campagne pour la libération des détenus afin de contrer ce scénario autoritaire !

Il faut envisager des actions coup de point pour faire bouger les décideurs et leur faire comprendre que le hirak est incontournable ! Il faut sérieusement une mise en réseau des activistes du hirak au niveau national pour pouvoir discuter, échanger et agir ensemble au niveau national.

Algeria BlackList | Adel Abderezak (*) – DZVID
(*) Syndicaliste Adel Abderezak est professeur d’économie, militant politique de gauche et ancien porte-parole et membre fondateur du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES).
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