Les armateurs réclament le départ du Directeur de l’EGPP

Les armateurs des trois ports de pêche, à savoir Stora, Collo et La Marsa, se sont soulevés comme un seul homme pour dénoncer les nouvelles taxes qui sont imposées par l’Entreprise de gestion des ports de pêche (EGPP).

La goutte qui a fait déborder le vase est cette nouvelle taxe appelée “droits de jouissance” imposée aux nouvelles embarcations communiquée mercredi dernier. La réponse des pêcheurs est la paralysie des ports de pêche en cadenassant le portail de l’entrée des trois ports, interdisant ainsi l’accès et toute activité. Au port de Stora, les protestataires ont accroché des banderoles sur le portail réclamant le “départ du directeur de l’EGPP définitivement”. On pouvait aussi lire : “Halte à la hogra” et “L’entreprise n’est pas un bien personnel”.

La seule revendication soulevée dès lors est le départ du DG accusé de tous les torts. Le président de la Chambre de la pêche de Skikda, M. Mohamed Fouzi Berdjem, expliquera à Liberté que cette nouvelle taxe est illégale et exige l’application des droits portuaires, tel que stipulé dans la loi de finances 2000 qui est toujours en vigueur. Selon notre interlocuteur, le DG n’a pas le droit de rajouter d’autres redevances de sa tête. “Aucune loi ne nous oblige de payer cette taxe de droits de jouissance qu’il a fait augmenter d’une moyenne de 20 000 DA à 400 000 DA”, nous dira M. Berdjem, qui expliquera que le mètre de l’embarcation est passé à 25 000 DA, alors qu’ils paient ce droit à un prix symbolique au Trésor public. Les pêcheurs font aussi état de ce qu’ils ont appelé “le chantage du DG” qui leur interdit la sortie de l’embarcation en terre-plein en cadenassant la cale sèche jusqu’au paiement des redevances.

Les pêcheurs dénoncent aussi les tarifs appliqués du terre-plein qui sont variables selon “l’humeur, et en plus le paiement s’effectue en espèces et non comme avant au niveau de la banque”, nous diront des pêcheurs. Le président de la Chambre de la pêche estime que c’est de la mauvaise gestion qui se répercute négativement sur l’activité des pêcheurs. Il énumérera une série de lacunes concernant les prestations de services pour lesquelles des budgets ont été alloués et qui sont tombées à l’eau. Il citera les exemples des projets de l’alimentation en eau, de l’électricité et les niches qui sont abandonnées et aussi le portail électrique qui n’a pas fonctionné un seul jour.

Pour le représentant des pêcheurs, c’est de la dilapidation de l’argent public. Il fera savoir que les pêcheurs du port de Collo ont réclamé un Clarck et une Roulev, on leur a apporté un tracteur, comme s’ils allaient labourer un champ avec, en sus, le même tarif d’un Clarck. Les trois ports de pêche de cette wilaya vivent presque la même situation, à savoir le paiement des taxes sans prestations de services. M. Berdjem soulève aussi l’absence d’ateliers de réparation au niveau des trois ports de pêche, ce qui engendre d’autres frais de transport pour les armateurs.

Le patron de la pêche du port de Collo, Rabia Saâdallah, estime que ces nouvelles taxes ne sont pas dans l’intérêt du pêcheur, surtout en cette conjoncture de disette par la rareté du poisson, et réclame l’annulation de cette taxe excessive, l’ouverture de la cale sèche et la dotation du port en équipements portuaires pour améliorer les prestations de services pour ensuite imposer des taxes. Les pêcheurs des ports de La Marsa et de Stora soulèvent aussi les mêmes problèmes et réclament aussi le départ du DG.

L’armateur patron de la pêche du port de La Marsa, Tahar Nehal, réclame aussi la régularisation de 70 embarcations de type “Petits Métiers” sans matricules pour cause du tarif jugé excessif du poste à quai. Nos tentatives d’entrer en contact avec le DG de l’EGPP se sont avérées vaines.

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