Le CNLD (Comité national pour la libération des détenus) revient sur la situation des droits de l’homme en Algérie dans un communiqué rendu public ce mardi 10 mars.

Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a rendu public ce mardi 10 mars un communiqué qui revient sur la situation des droits de l’homme en Algérie. Document

L’Algérie vient de boucler un an d’une révolution populaire qui a émerveillé le monde entier par son caractère pacifique dont l’une des revendications phare est le changement radical du système.

Depuis quelques jours, la machine répressive a pris de l’ampleur et donne un autre visage d’un pouvoir aux abois qui cherche à étouffer toutes les voix discordantes.

La justice algérienne, toujours restée prise en otage entre les mains du pouvoir de fait, n’arrête pas de surprendre avec des décisions de condamnation de plusieurs citoyens innocents.

Une nouvelle stratégie a fait son apparition dans les tribunaux : Des procès , voire même des verdicts attendus, se font renvoyer par les juges sans aucune justification, bien au contraire avec un sourire !

Il s’agit d’une nouvelle stratégie pour occuper les avocats, les manifestants et les citoyens, pour nous faire traîner encore pour plusieurs mois devant la justice.

N’est-il pas temps , pour nous tous, les concernés, d’adopter une décision bien réfléchie et qui va faire changer ceux qui décident ?

Le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger a remporté dimanche 7 mars une palme d’excellence en matière de zèle en condamnant Saeddedine Youcef Islam et Zohir Houari à 4 ans de prison ferme pour avoir tenté d’empêcher un policier qui gazait des manifestants en plein mois de carême à la Grand-Poste d’Alger. Tribunal d’exception par excellence !

Des arrestations abusives à travers plusieurs wilayas (Saïda, Mascara, Tiaret, Boumerdes…) mais surtout à la capitale, Alger, notamment les deux derniers vendredis et samedis.

À travers cette répression inouïe du samedi 7 mars à Alger, le pouvoir veut miser sur la fin et l’échec de la révolution, en faisant recours à tous les moyens devant la mobilisation populaire avec les marches du samedi, en marge de celles du vendredi et mardi.

Des policiers en tenue et en civil ont fait recours à de la violence physique et verbale à l’encontre des manifestants pacifiques, surtout des femmes qui ont été insultées et traitées de tous les mots vulgaires, dans plusieurs marches à Alger ou devant le tribunal de Sidi M’hamed.

Des scènes ont été filmées et publiées sur les réseaux sociaux par de braves journalistes fidèles à la révolution populaire dont ils sont eux aussi acteurs, devant la censure médiatique de l’État, sans que la justice ne bouge son doigt pour mettre fin à ces pratiques.

Parmi les manifestants interpellés et placés en garde à vue depuis samedi figurent Toufik Hassani (arrêté vendredi à Alger) Samir Benlarbi, Slimane Hamitouche et le journaliste Khaled Drareni, accusés d’incitation à attroupement non armé, d’après les premières informations.

La garde à vue a été prolongée, lundi 9 mars, sur demande du procureur du tribunal de Sidi M’hamed, sous prétexte de complément d’enquête par les éléments de la police judiciaire qui ont opéré les arrestations.

Une première dans l’histoire de la justice algérienne. On arrête des citoyens en pleine marche pacifique, on les accuse d’incitation à attroupement, puis on les garde dans un commissariat de police en attendant de trouver des chefs d’inculpation valables !

Cette garde à vue prolongée est non seulement énigmatique, mais confirme encore une nouvelle fois que la justice algérienne reste soumise à l’appareil de la police politique.

Le CNLD, solidaire avec les quatre manifestants en question, exige la libération immédiate et inconditionnelle et réitère sa solidarité avec tous les journalistes libres qui accomplissent leur devoir garanti par les lois de la République algérienne démocratique et populaire.

Le CNLD exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les Algériens qui se trouvent dans les geôles du pouvoir depuis le début de la révolution populaire en février 2019, et appelle à l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires et mettre fin à cet acharnement judiciaire contre tous les manifestants à travers le territoire national.

Le CNLD exige la réparation des dégâts causés contre notamment les ex-détenus et leurs familles et demande la réintégration dans leurs postes de travail de tous les activistes et ex-détenus victimes de licenciements pour avoir participé à la révolution pacifique.

Fidèle aux revendications populaires de la révolution pacifique, le CNLD appelle la société civile et tous les collectifs et forces vives du pays à rester mobilisés et vigilants devant cette situation, et à une large mobilisation des forces patriotiques pour imposer les revendications de la révolution populaire en passant par une période de transition démocratique pour une nouvelle Algérie.

L’union fait la force et la différence !
On ira jusqu’au bout !
Alger, le mardi 10 mars 2020

Le CNLD.
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