La lourde porte de cellule qui s’était claquée sur le journaliste Khaled Drareni se referme sur l’ensemble de la presse algérienne.

Veulerie, lâcheté, compromission avec le pouvoir, cupidité pour certains ou servitude volontaire pour d’autres… nombre de « patrons » de titres de la presse dite « indépendante » ont renoncé à leur liberté d’écrire et à leur devoir. Et par-là même à ce qui fait le métier de journaliste : le devoir d’informer.

Pendant que la rue gronde de ces millions de voix dissidentes, dans la presse nationale, chacun s’embusque comme il peut, en attendant la fin de la révolte. Certains titres (télévisions et journaux) ont choisi de renoncer à leur liberté pour devenir des relais très intéressés du pouvoir actuel.

« – Oh mon père, ils nous ont frappés ! – Oui mon fils, ils nous ont reconnus », dit un vieil adage kabyle.

Appâtés par la manne publicitaire qu’un « ancien » de la presse leur a fait agiter, beaucoup de journaux dits « indépendants » ont choisi de ne plus parler des sujets qui fâchent.

Le pouvoir a vite compris qu’en agitant l’octroi de quelques pages de pub’, il aura facilement raison des malandrins du métier.

Oubliées les centaines de détenus qui croupissent arbitrairement dans les prisons. Finie l’indignation face aux insultes et de grossièretés déversées par les policiers sur leurs sœurs et leurs mères sorties le 8 mars vomir leur rage. Terminées les enquêtes sur qui a tué Ramzi Yettou, qui a donné l’ordre de réprimer à Oran, de tabasser à Alger…

Plus aucune ligne ni image des millions d’Algériens qui manifestent contre le pouvoir, aucune information sur les arrestations et les violences policières. Ni même d’ailleurs sur l’interpellation du journaliste Khaled Drareni. Ou encore le licenciement de Zoheir Aberkane ! Le harcèlement subi par Mustapha Bendjama…

Silence radio sur tous ces confrères et toutes ces consœurs victimes d’abord de nos propres lâchetés. Est-ce vraiment l’heure des renoncements pour la presse algérienne ?

Algeria BlackList | Amélia Guatri – dzvid
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