« C’est une possibilité de prière juste » : premier prêche pour la femme imame Kahina Bahloul
Dans l’un et l’autre cas, pour des raisons de sécurité, les initiateurs ont choisi de tenir secret le lieu de la réunion. Le bouche-à-oreille a permis aux adeptes de se retrouver pour cette initiative, qui sent le soufre pour certains adeptes d’un islam traditionaliste. « La mixité comme ici est interdite dans presque toutes les mosquées, mais pratiquée à La Mecque », a ironisé l’autre cheville ouvrière du projet, le professeur de philosophie Faker Korchane, tenant d’une inspiration mutazilite, un courant rationaliste de l’islam.
« L’islam en France est de plus en plus fragmenté »
L’assistance est plutôt jeune. Ahmed est venu avec ses deux filles, de 13 et 10 ans. C’est la première fois qu’il peut prier à leurs côtés hors de chez lui. Qu’elles puissent accomplir ce rite entre elles, c’est l’une des raisons qui l’ont poussé à venir. « L’islam en France est de plus en plus fragmenté, affirme ce bon connaisseur des milieux musulmans. Il y a des islams de plus en plus privés. Des groupes d’affinités se forment, avec des pratiques très hétérogènes. Mais ils sont de taille réduite, et cela peut prendre du temps avant de trouver celui qui vous convient. »
Trouver à louer une salle a été particulièrement difficile. « Dès que l’on prononçait le mot “islam”, les propriétaires se rétractaient », témoigne Kahina Bahloul avec une pointe d’amertume. Il faut aussi assurer le financement de la location, ce qui ne va pas de soi. Deux autres rendez-vous sont, néanmoins, programmés en mars.