Le procès de la famille de l’ex-DGSN Abdelghani Hamel a été l’occasion de lever le voile sur la fortune de l’ex-premier responsable de la police nationale.

L’opinion publique a été choquée par l’étendue de la fortune indûment acquise par les membres de la famille de l’ex-DGSN Abdelghani Hamel : son épouse Salima Annani, ses fils Amiar, Mourad et Chafik et sa fille Chahinaz.

Salima Annani : actionnaire sans le savoir

Salima Annani, l’épouse de Abdelghani Hamel, l’ex-chef de la police nationale, a obtenu auprès de l’OPGI de Hussein Dey neuf locaux commerciaux d’une superficie de 700 m2 situés à Ouled Fayet.

Le bien a été payé au prix de «22 000 DA le m2» , au lieu de « 120 000 DA le m2», le prix de référence dans cette zone.

Salima Annani a également acheté un appartement à Sétif, pour sa « mère et avec son argent », dit-elle à la juge qui l’interrogeait.

Aussi, elle a un compte en devise de 7000 euros que ses enfants lui auraient versés et elle est actionnaire dans la SARL Haleb appartenant à l’un de ses fils et dit n’être pas au courant.

Amiar Hamel : affairiste à 19 ans

Amiar Hamel, le fils du DGSN, a commencé à faire des affaires dans le commerce en 2003, lorsqu’il avait 19 ans. Il a acheté une villa de deux étages, d’une superficie de 130 m2, située à Bouchaoui, Alger, au prix de 346 millions de dinars. «C’est une villa type C, triplex. Je l’ai achetée sur plan que je n’ai pas encore payée», dit-il à la juge.

Amiar a acquis trois (03) terrains, à Tlemcen en 2004, d’une superficie de 284 m2, de 271 m2 et 299 m2. En 2013, il s’est payé au prix de 4 millions de dinars une concession agricole de 3 ha. «Je l’ai achetée avec Bakhouch Adda. Ce dernier a fini par se désister en contrepartie d’un appartement à la rue Ben M’hidi, à Oran», explique-t-il à la juge.

Amiar qui a aime beaucoup Oran y a acheté un F2 de 44 m2 à 1,6 million de dinars et une maison à Ain Turck, en 2004, au prix de 1,3 million de dinars.

Sa passion pour Oran ne s’arrête pas là puisqu’il a aussi acquis un terrain de 3100 m2 situé à Es Senia, en 2013, et a obtenu une concession de 5920 m2, après avoir introduit une demande à la direction de l’industrie et de l’investissement entre 2013 et 2014.

«J’ai déposé un dossier pour le projet d’un complexe hôtelier avec une station-service. J’ai obtenu une concession de 19 900 m2, mais ce terrain posait problème en raison de la présence d’habitations. J’ai préféré garder juste la station-service, avec un terrain plus petit. Mon dossier a été accepté. J’ai bénéficié d’une assiette de 5920 m2», indique Hamel Amiar à la juge.

Le jeune Amiar achète 16 locaux commerciaux à Bir El Djir (Oran), en 2013, et une concession agricole de 17 ha à Gdyel 2017, un terrain de 5 ha en 2013 à Aïn Témouchent.

Comme il a l’esprit de famille, il a acheté pour 6 millions de dinars un terrain situé à Remchi avec ses deux frères Mourad et Chafik âgé alors de 16 ans.

Pour ce qui est de ses investissements, il cite la station-service, réalisée entre 2013 et 2014, une huilerie, pour laquelle il a obtenu un crédit de 34 millions de dinars, une société de transport de marchandises et une autre de production d’aliment de bétail et d’élevage de volaille, créée en 2018 à Oran.

« J’ai 5 sociétés et deux crédits, l’un de 200 millions de dinars que j’ai remboursés et l’autre de 38 millions de dinars en cours de remboursement.»

A une question du procureur qui voulait savoir s’il possédait un bien au nom de son père Abdelghani Hamel, le prévenu dira : «J’en ai un seul. Je l’ai acheté auprès du promoteur Hasnaoui. Avec mes frères, nous voulions lui faire un cadeau. Nous l’avions acheté à trois pour lui.»

Mourad Hamel : un F4 de 151 m2 à Tlemcen en cadeau à 17 ans !

Mourad Hamel a acheté un appartement de 155 m2 à Garidi, Alger, à 7 millions de dinars, qu’il a revendu. Il a acheté aussi en 2014 une villa de deux étages, située à Staouéli, au prix de 31,680 millions de dinars qu’il a payé par tranches. Sa famille lui aurait fait cadeau d’un F4 à Mansourah (Tlemcen) d’une superficie de 151 m2 en 2002 alors qu’avait 17 ans.

Il a aussi obtenu en 2011 un terrain de 14 431 m2 à Oran. Il reconnaît aussi l’obtention, en 2015, d’un local commercial à Bir El Djir, Oran : «C’était au début de mes activités commerciales, mais que les autorités ont récupéré en 2018.»

Mourad est actionnaire dans plusieurs sociétés dont une entreprise de produits pharmaceutiques, créée avec son frère Chakib en 2016, et un Centre de diagnostic médical.

Chafik Hamel : un logement social pour un salaire déclaré de 100 000 DA le mois

Chafik Hamel admet bien que l’appartement de 137 m2, situé à Garidi, lui appartient, mais nie énergiquement qu’il possède la villa à Staouéli, d’une superficie de 264 m2. « C’est à Amiar ! » Il l’a acheté en 2014, pour le prix de 7 millions de dinars, et revendu en 2016 pour 16 millions de dinars, pour acquérir un local transformé en appartement.

Le jeune Chafik a même eu droit un logement social de 78 m2, situé aux Bananiers, à Alger, acquis auprès de l’OPGI de Hussein Dey, alors qu’il avait un salaire déclaré de 100 000 DA ! Un revenu mensuel trop élevé pour ouvrir droit à cette formule réservée aux… bas salaires.

Chafik Hamel s’est payé au passage un F5 à Saïd Hamdine d’une superficie de 273 m2, pour 5 millions de dinars, un F4 de 100 m2 à Oran, auprès de Hasnaoui, et une concession de 60 000 m2, toujours à Oran, pour un projet d’investissement.

Chahinez Hamel bénéficie d’un Logement social participatif

La sœur Chahinez s’est payé en 2012, alors qu’elle n’avait que 22 ans, un F5 à la cité Malki, à Alger, pour la modique somme de 12 millions de dinars.

Comme elle a pris goût à l’immobilier, elle se payera, en 2015, un F4 pour 17,9 millions de dinars à Chéraga, et obtiendra un F4 situé à Ouled Fayet, auprès de l’OPGI de Hussein Dey, dans le cadre du programme Logement social participatif, auquel n’ouvre pas droit.

Aussi, la justice a trouvé 7000 euros sur le compte de la jeune Chahinaz et découvert qu’elle a obtenu une concession de 7000 m2 à Bab Ezzouar, qu’elle a clôturée pour 3 millions de dinars.

Alors que l’opinion publique découvre ahurie l’étendue de la fortune « acquise » par l’ex-DGSN Abdelghani Hamel et ses enfants, Chahinaz éclate en sanglots et trouve « injuste » que tous les membres de sa famille se retrouvent ainsi en justice !

Algeria BlackList | Amélia Guatri – DZVID

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