Strategic Forecasting, plus connu sous le nom de Stratfor, prédit un conflit armé entre l’Algérie et le Maroc. L’institut américain proche de la CIA, et qui œuvre dans le domaine du renseignement, intègre, en effet, dans une récente «étude» la probabilité d’une guerre parmi les «risques de la dernière querelle diplomatique» entre les deux pays. «La montée des tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc au sujet de la région contestée du Sahara Occidental risque de déclencher un échange tacite d’actions militaires et économiques entre les deux voisins nord-africains», lit-on dans une récente analyse de cet organisme fondé en 1996.
«Le 18 juillet, rappelle-t-il, l’Algérie a convoqué son ambassadeur de Rabat pour des consultations après que le représentant du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, a laissé entendre que l’Algérie jouait un double jeu pour avoir insisté sur l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental tout en la refusant à l’ethnie berbère de la région de Kabylie, dans le nord de l’Algérie». «Le ministère algérien des Affaires étrangères a exigé des éclaircissements sur les commentaires d’Hilale, qu’il a tenus lors d’une session de l’ONU le 13 juillet, et a annoncé d’autres mesures en fonction de la réponse officielle du Maroc, que Rabat n’a pas fournie», lit-on encore dans le rapport de Stratfor.
Le document en question intervient à la veille de la visite du secrétaire d’Etat-adjoint par intérim aux Affaires du Proche-Orient en Algérie et au Maroc. Joey Hood se rend d’abord à Alger. Au menu des discussions avec ses interlocuteurs algériens «des questions bilatérales et régionales», fait savoir le département d’Etat américain. Le sujet principal est dilué dans des motifs liés à des aspects culturels et sociaux pour détourner l’attention sur l’objet essentiel de ce déplacement.
Strategic Forecasting travaille clairement pour la CIA. Fondé par George Friedman, qui en est son responsable du renseignement et son président-directeur général depuis 2011, l’institut est, dit-on, «réputé pour sa tradition du secret, surtout à propos de ses clients». Une sorte de NSO Group bis, mais spécialisé dans le renseignement classique. La liste de ses clients est tout aussi secrète que celle de la firme israélienne qui vient de provoquer un séisme après la découverte du détournement de l’usage de son logiciel Pegasus par le régime marocain à des fins d’espionnage de responsables politiques et de journalistes algériens et français. Cependant, on apprend que des «agences gouvernementales d’envergure internationale» s’attachent les services de cette annexe des services secrets américains.
Stratfor entretient également des relations tout aussi suspectes avec l’organisation Canvas-Otpor qui est derrière les soulèvements de 2011 au Moyen-Orient et au Maghreb. Selon Wikileaks, qui en a révélé l’existence, Srdja Popovic, un de ses fondateurs, et son épouse ont été des employés de cette agence américaine. Canvas-Otpor est une création de la CIA qui a pour but unique le renversement des gouvernements qui refusent de se soumettre au diktat de Washington. Srdja Popovic a conseillé Stratfor dans l’élaboration du plan ayant visé le défunt président du Venezuela, Hugo Chavez, révèlent des sources médiatiques.
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Photo : George Fridman, patron de Stratfor. D. R.
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